• CHAPITRE 10 :

     

     

    « 4 mars 1976

     

    Lily passe énormément de temps avec cet imbécile de James Potter... Si seulement je n'avais pas été assez idiot pour la perdre elle serait restée avec moi plutôt que de partir rejoindre ce garçon affreux. Parce que je crois bien qu'elle l'aime... »

     

    Une larme avait coulé sur le carnet et Harry se retrouva au beau milieu d'un couloir de Poudlard. Rogue était assis par terre et écrivait dans son journal. Harry voyait les larmes perler sur ses joues. Severus se leva et se dirigea vers le bureau de Dumbledore. Il prononça le mot de passe et monta l'escalier en colimaçon caché par l'imposante gargouille de pierre. Lorsqu'il entra dans le bureau, le directeur était assis dans son fauteuil et il invita Severus à s'asseoir face à lui.

    « Bonsoir Severus.

    -Bonsoir professeur. Avez-vous trouvé le diadème ?

    -Eh bien, tu es bien pressé aujourd'hui...

    -Je ne veux pas perdre de temps à la sauver...

    -Bien sûr, je comprends. Je l'ai trouvé oui. Bien évidemment, mes recherches ont duré plusieurs jours.

    -Et vous l'avez détruit ?

    -Je n'ai essayé que les sortilèges pour l'instant... Mais rien n'a fonctionné. Je vais essayer avec l'épée de Gryffondor. Mais je voudrais que tu sois là lorsque je le ferai. Les horcruxes sont des objets très dangereux et je ne sais pas ce qui pourrait arriver. Mais j'imagine que ce qui est à l'intérieur du diadème va essayer de se défendre et j'ai besoin que tu sois là pour le détruire si je ne peux pas le faire...

    -Bien sûr professeur. Nous allons le faire aujourd'hui ?

    -Oui. Mais je vais te demander de sortir de la pièce pendant que je sortirai l'épée. Je ne veux pas que quiconque sache où elle se trouve. Même si je te fais confiance...

    -D'accord. »

    Severus se leva du fauteuil dans lequel il était assis et sortit de la pièce. Harry, lui, resta dans le bureau afin de voir où se trouvait l'épée. Dumbledore se dirigea vers son phénix, Fumseck. Il se pencha près de lui et appuya sur un petit levier en or. Une petite trappe s'ouvrit alors sous la cage et le professeur Dumbledore en sortit la splendide épée de Gryffondor. Il resta quelques secondes à la regarder pensivement, le regard vague, avant d'appeler Severus pour qu'il entre à nouveau.

    « Je vais frapper cet objet au centre. Je te demande de le faire à ma place si je n'y arrive pas, et de me convaincre de le faire malgré ce qui pourrait se passer. Si l'envie me prend de mettre le diadème sur ma tête, parce que ce qu'il contient me dit de le faire, je te demande de m'en empêcher. Je ne sais pas ce qui pourrait se passer...

    -D'accord, professeur. Mais monsieur, vous disiez que seul un vrai Gryffondor pouvait s'en servir...

    C'est bien ce que j'ai dit… Et je vais modifier cette phrase. Seul un vrai courageux peu l'utiliser correctement. Je pense que nous répartissons les élèves un peu trop tôt, dans les maisons… »

    Dumbledore prit tranquillement le diadème entre ses mains et le posa sur son bureau. Il leva l'épée au-dessus de sa tête, lorsqu'un spectre s'éleva au dessus de l'objet. Une jeune fille apparût et regarda le professeur Dumbledore en pleurant.

    « C'est toi ! C'est à cause de toi ! cria-t-elle, des larmes coulant sur ses joues. »

    Dumbledore abaissa l'épée, désorienté. Des larmes commençaient à emplir ses yeux tandis que Severus regardait le fantôme.

    « Professeur, ne l'écoutez pas ! C'est faux ! Détruisez ce diadème !

    -Comment pourrais-je lui mettre un coup d'épée ? A elle ? Je lui ferais mal... Comme je l'ai déjà fait... »

    Dumbledore tomba à genoux au sol, les joues couvertes de larmes. L'épée était à côté de lui. Severus la ramassa, la leva au-dessus de sa tête tandis que le spectre se tournait vers lui. C'est quand il commença à changer de forme pour convaincre Rogue de ne pas le détruire, que le jeune garçon abattit l'épée sur le diadème. Il eut seulement le temps de voir des yeux couleur émeraude apparaître furtivement avant que la fumée ne se dissipe. A la place, il vit un diadème brisé en deux. Dumbledore était toujours par terre, secoué de sanglots. Il leva la tête vers Severus et s'excusa auprès du jeune homme, entre deux pleurs.

    « Je... je suis désolé Severus... Je n'étais pas assez fort...

    -Ce n'est rien professeur. C'est fini, le diadème est brisé.

    -Merci... merci, je ne sais pas comment j'aurais pu... ce qui se serait passé si...

    -Ce n'est rien monsieur, ce n'est rien... »

     

     Severus tapotait l'épaule du professeur Dumbledore et l'aidait à se relever lorsque le décor commença à se brouiller. Tout devint noir et une page de journal se tourna.


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  • CHAPITRE 11 :

     

     

    « 21 mars 1976

     

    Le diadème a été détruit il y a quelques semaines déjà mais Dumbledore pense avoir trouvé le journal de Jédusor. Hier, une élève de Poufsouffle a été attaquée. Elle s'appelle Miranda Bolsboy et elle est née-moldue. Elle a été pétrifiée. Et sur l'un des murs de Poudlard, quelqu'un à écrit avec du sang : « La chambre des secrets a été ouverte, ennemis de l'héritier prenez garde. ». Dumbledore pense que l'héritier peut être Voldemort. Il descend de Serpentard et parle fourchelangue... Elle a été trouvée dans les toilettes des filles, c'est Mimi Geignarde qui a prévenu McGonagall. Dumbledore m'a envoyé un mot pour me demander de passer dans son bureau : je pense qu'il a retrouvé le journal ! Cette histoire avance à grands pas et on sauve un peu plus Lily chaque jour ! Il faut que j'aille voir Dumbledore, il est presque 18h... »

     

    Harry se retrouva dans l'un des dortoirs de Serpentard. Rogue était assis sur son lit et était en train de ranger son journal dans une petite cachette située sous son lit. Il prit ensuite sa baguette, la mit dans l'une des poches de sa robe de sorcier et sortit de la pièce. Il traversa la salle commune, passant devant de nombreuses personnes qui ne lui prêtèrent pas attention et arriva dans les couloirs du cachot. Ils montèrent jusqu'au bureau du directeur, passèrent derrière l'immense gargouille de pierre et Severus frappa à la porte avant d'entrer. Il s'assit, comme à l'accoutumée, dans le fauteuil, face au bureau. Dumbledore caressait d'un doigt le sommet du crâne de Fumseck. Il se retourna alors vers Rogue et lui sourit.

    « Je suppose que tu as deviné pourquoi je t'ai appelé ce soir, Severus.

    -Vous avez trouvé le journal monsieur ?

    -Oui. La malheureuse Miranda était en train de cacher le journal derrière un tuyau de canalisation lorsqu'elle a été pétrifiée. Heureusement pour nous, Tom Jédusor ne l'a pas vu faire et il ne savait donc pas où se trouvait le journal. C'est Mimi Geignarde qui m'a montré où était le petit livre.

    -Mais si Miranda était comme... possédée... pourquoi a-t-elle caché le journal ?

    -Pendant certaines périodes, Voldemort la laissait parfois tranquille et dans ces moments-là, lorsqu'elle était libre de ses pensées, elle prenait peur et se rendait compte que ce journal était dangereux. Elle était en train de s'en débarrasser lorsqu'elle s'est fait attaquer.

    -Est-ce qu'elle va survivre monsieur ?

    -Oui. Les mandragores du professeur Chourave viennent tout juste d'arriver à maturité et nous allons pouvoir ramener cette jeune fille à la vie.

    -Tant mieux...

    -Oui, elle a eu beaucoup de chance. Elle serait décédée à l'heure qu'il est si elle avait regardé la créature directement dans les yeux.

    -Mais comment a-t-elle.... Et quelle créature...

    -Elle l'a vu dans un miroir. Ce qui fait qu'elle a seulement été pétrifiée. C'était un Basilic. Une sorte de serpent gigantesque.

    -Vous avez prévenu ses parents ?

    -Oui. Je leur ai également dit que la personne qui avait fait ça allait être arrêtée.

    -Mais on ne peut pas...

    -On ne peut pas arrêter Voldemort. Non. En revanche on peut détruire ce journal, ce qui le rendra inutilisable à tout jamais.

    -D'accord. Je vais sortir pour que vous puissiez prendre l'épée...

    -Non. Ce n'est pas la peine. Je te fais plus confiance qu'à quiconque. Et je ne pense pas que l'idée te viendrais de mettre en danger la vie de Lily Evans.

    -Jamais monsieur.

    -Alors tu peux rester. »

    Dumbledore retourna vers Fumseck et prit l'épée après avoir ouvert la petite trappe en or.

    « Très bonne cachette monsieur !

    -Oui, je trouve aussi. Severus, ce journal pourrait prendre possession de moi dès que je vais l'ouvrir. Je te demande donc de le détruire à ma place dès que possible. Prends l'épée.

    -Bien monsieur.

    -Tu es prêt ?

    -Oui. »

    Dumbledore donna l'épée au jeune garçon et ouvrit le journal à la couverture en cuir noir. Aussitôt une boule de lumière blanche en sortit et entra à l'intérieur de Dumbledore. Le vieille homme tenait toujours le journal ouvert et se mit à être secoué de tremblements. Ses yeux devinrent noirs et une silhouette masculine apparût près de lui. C'était un jeune homme assez très séduisant, aux cheveux noirs légèrement ondulés : Tom Jédusor.

    Dès que Severus comprit qui était cet étudiant, il brandit l'épée au-dessus de sa tête et l'approchait du horcruxe lorsque Dumbledore lui parla, avec une voix plus sourde que d'habitude.

    « Non... Severus... Lily... Tu vas la tuer...

    -Non ! Je la sauverai si je détruit le journal !

    -Non... C'est le seul moyen de la maintenir en vie...

    -Non ! Vous n'êtes pas Dumbledore ! Vous êtes un monstre ! »

    Severus abattit aussitôt l'épée sur l'objet qui était sur le bureau et les yeux de Dumbledore devinrent opaques un moment. Un hurlement déchira le silence et Severus donna un nouveau coup d'épée qui transperça le journal. Il le prit dans ses mains et le coupa en deux grâce à l'arme de Godric Gryffondor. De longues coulées d'encre noire sortirent alors du journal. Severus en avait plein les doigts et reposa aussitôt le carnet noir sur le bureau. Dumbledore s'effondra au sol tandis que le hurlement s'estompait.

    Severus lâcha l'épée et et s'agenouilla auprès du vieux directeur.

    « Professeur ? Professeur, vous m'entendez ?

    -Sev... severus...

    -Je suis là monsieur.

    -Mme... Pom... fresh... va chercher... Mme Pomfresh...

    -J'y vais tout de suite monsieur ! Je reviens ! »

    Severus sortit en trombe du bureau et courut vers l'infirmerie. Harry avait du mal à suivre son père qui courait vite. Ils déboulèrent dans l'infirmerie et Rogue ouvrit violemment la porte du bureau de Mme Pomfresh. Elle se retourna d'un bond et regarda Severus d'un regard furieux.

    « Qu'est-ce qu'il vous prend ? Vous ne pouvez pas frapper ? Sortez d'ici immédiatement !

    -Non... attendez... c'est pour... le... professeur... Dumbledore...lui dit Severus en l'empêcher de refermer la porte, essoufflé par sa course.

    -Le professeur Dumbledore ?

    -Oui... Il est blessé... Il a... besoin de vous.

    -Où est-il ?

    -Dans son bureau ?

    -J'y vais tout de suite, venez avec moi ! »

    Severus suivit Mme Pomfresh en courant à nouveau, suivit par Harry. Arrivés devant la gargouille qui s'était refermée, Severus prononça le mot de passe et tous trois s'engouffrèrent dans l'escalier.

    Lorsqu'ils entrèrent dans le bureau, Dumbledore était allongé au sol, inconscient.

    « Oh mon Dieu... Que s'est-il passé ?

    -Je ne peux pas vous le dire... Le professeur m'a interdit d'en parler à quiconque.

    -Dites-le-moi où je ne pourrai rien faire pour lui !

    -D'accord... Une sorte... d'esprit... l'a possédé. Comme pour Miranda Bolsboy. Sauf qu'il n'a pas été pétrifié.

    -Très bien. C'est de la magie très noire... dit-elle en inspectant le professeur Dumbledore. Accio civière ! »

    Un sifflement se fit entendre et une civière arriva dans le bureau quelques secondes plus tard. Mme Pomfresh utilisa un sortilège de lévitation sur le directeur et la civière afin que Dumbledore soit transporté sans encombres jusqu'à l'infirmerie.

    « Vous pouvez aller vous coucher, jeune homme. Vous pourrez venir voir le professeur Dumbledore demain matin, à 7 heures.

    -D'accord. Merci Mme Pomfresh. »

    Elle lui adressa un bref hochement de tête avant de s'en aller. Severus quitta le bureau juste après le départ de l'infirmière et referma la grande porte de la pièce derrière lui. Il descendit les marches et tomba sur Lily.

    « Décidément, tu passes souvent par ici... dit-il en se frottant derrière la tête.

    -J'ai vu le professeur Dumbledore entrer dans l'infirmerie sur une civière... Que s'est-t-il passé ?

    -Je ne peux pas te le dire...

    -Tu ne lui as rien fait au moins ?

    -Lily ! Comment peux-tu croire que j'aurais...

    -Si ce n'est pas toi, que s'est-il passé alors ?

    -Dumbledore m'a fait jurer de ne rien dire à personne !

    -Hmm... »

    Lily Evans était une jeune fille très curieuse, têtue et obstinée. Et Severus, qui la connaissait depuis longtemps, le savait bien.

    « Severus...

    -Non. Je ne te dirai rien.

    -Je ne le répéterai à personne...

    -Je le sais bien Lily. Mais j'ai juré.

    -Bon. »

    A la plus grande stupéfaction du jeune homme, Lily tourna les talons et s'en alla. Il n'en revenait pas... Lily Evans, laisser tomber ? A moins que... Severus aurait mis sa main à couper qu'il allait la retrouver endormie devant la porte de l'infirmerie quand il irait là-bas le lendemain matin...

     

     Le couloir mal éclairé de Poudlard devint flou et le décor devint noir. Une nouvelle page se tourna...


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  • CHAPITRE 12 :

     

     

    « 3 avril 1976

     

    Dumbledore est sorti de l'infirmerie ce matin. Mme Pomfresh a mis longtemps avant de réussir à le soigner. Elle lui a finalement donné un mélange de sang de licorne et de racine de mandragore en poudre et il a, peu à peu, repris des couleurs. Bien évidemment la nouvelle à fait le tour de l'école mais Mme Pomfresh et Lily ont été assez discrètes et personne n'a sut que c'était moi qui était avec lui lors de l'incident. Quel scandale ç'aurait été sinon...

    Dumbledore m'a donné rendez-vous pour ce soir. C'est à dire dans 5 minutes. Il est temps que j'y aille... »

     

    Harry se retrouva directement dans le couloir des cachots cette fois-ci et son père arriva juste derrière lui. Il le traversa, comme un fantôme, et continua sa course vers le bureau du directeur. Harry le suivit, lassé de courir sans cesse, et ils arrivèrent deux minutes plus tard dans le bureau de Dumbledore.

    « Bonsoir Severus.

    -Bonsoir professeur. Comment allez-vous ?

    -Très bien, je te remercie. Pour tout ce que tu as fait.

    -Oh, vous savez c'est normal !

    -Tu as détruit le journal comme personne, tu as été chercher Mme Pomfresh rapidement et c'est cela qui m'a empêché de mourir. Tu as tout fait pour ne révéler à personne ce que nous faisions ce soir-là. Tu es venu me voir chaque matin afin de prendre de mes nouvelles...

    -Oui.

    -Eh bien, tout le monde ne l'aurait pas fait, sache-le. Le journal est totalement détruit maintenant et nous n'avons plus que quatre horcruxes à trouver à présent...

    -Le médaillon, la coupe, le serpent et la bague.

    -Exact. J'ai parlé avec Mondingus Fletcher et il m'a appris qu'une certaine Hepzibah Smith avait acheté le médaillon chez Barjow et Beurk. Et elle possédait la coupe de Poufsouffle également.

    -Avant que la coupe lui soit volée mystérieusement... ?

    -Exact. Je suppose que tu devines qui les a pris ?

    -Voldemort.

    -C'est ça. Et cette pauvre vieille dame est morte deux jours plus tard.

    -Personne ne s'est douté de rien ?

    -Tom Jédusor a changé les souvenirs de Hokey, l'elfe de maison de Hepzibah. L'elfe a donc dit avoir mis du sucre qui lui a paru un peu étrange dans le chocolat de sa maîtresse. On en a conclut qu'elle avait empoisonné la vieille femme par inadvertance.

    -Bien sûr. Et où se trouvent la coupe et le médaillon maintenant ?

    -Pour le médaillon je pense savoir, mais ce n'est qu'une idée. Mais je vais aller à l'orphelinat vérifier ma théorie, avant de me laisser entraîner dans une aventure pareille... Et pour la coupe, je vais aller voir la tombe d'Helga Poufsouffle, l'ancienne maison des parents de cette fondatrice de Poudlard, et aller voir la Tour de Poufsouffle.

    -La Tour de Poufsouffle ? Où est-ce ?

    -En Lettonie. Un pays que cette femme appréciait beaucoup. Elle y passait beaucoup de temps à réfléchir. Une Tour a donc été érigée en son honneur. Et peu de monde connait cet endroit. Je pense donc que c'est une assez bonne cachette pour un objet aussi précieux.

    -Et pour la bague monsieur ?

    -Je passerai dans la maison des Gaunt. Dès que je serai rentré de ce long périple à la recherche de ces réponses, je te contacterai. En attendant, il est temps d'aller manger ! J'ai faim moi aussi ! s'exclama Dumbledore, ce qui fit sourire Rogue. »

     

     Le décor se brouilla à nouveau tandis que Rogue se levait du fauteuil. Une page de journal vibra avant de se tourner. 


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  • CHAPITRE 13 :

     

     

    « 26 août 1976

     

    Il fait beau aujourd'hui ! J'ai hâte de retourner à Poudlard cependant. Papa est toujours aussi saoule et maman de plus en plus fatiguée... J'aimerais que ceux que nous aimons ne vieillissent jamais... C'est impossible je le sais, mais j'aimerais tellement...

    Tiens papa est encore en train de hurler sur maman... Je vais descendre voir, pour que ça ne tourne pas au drame et aux crises de larmes comme à chaque fois... Les voisins nous regardent avec de plus en plus d'inquiétude, maman et moi. »

     

    Lorsque le décor se matérialisa de nouveau, Harry se retrouva dans la chambre de Severus Rogue. Il entendait en effet des hurlements, de colère et de désespoir, provenants du rez-de-chaussée. Severus se leva de sa chaise, referma son carnet et ouvrit la porte pour descendre les escaliers. Mais ce fut un choc pour Harry lorsqu'il arriva en bas. La mère de Rogue, une belle femme, grande aux longs cheveux noirs, était allongée au sol, le visage en sang. Des larmes coulaient à flots sur son visage de biche apeurée. Un homme, les traits déformés par la rage, se tenait près d'elle, une large ceinture en cuir à la main.

    « Severus... Non... implora la femme.

    -Ferme-la Eileen ! hurla le père.

    -Maman ! Laisse-la tranquille ! hurla Severus à son père.

    Mais l'homme donna un coup de ceinture à son fils, ce qui le fit tomber au sol, la lèvre ensanglantée.

    -Severus, remonte dans ta chambre ! supplia Eileen. Tobias laisse-le...

    Mais Tobias Rogue donna un nouveau coup de ceinture à sa femme. Elle s'écroula à nouveau et ses yeux avaient peine à rester ouverts. Severus s'approcha et tenta de l'aider mais son père s'empara d'une bouteille de bière qui se trouvait sur la petite table, près de la télévision. Il la brisa sur le crâne de son fils qui s'effondra, assommé.

    Harry, en revanche, assista à toute la scène qui suivit. Eileen avait profité de l'inattention de son mari pour s'emparer du couteau de cuisine qui se trouvait sur l'étagère, juste à côté d'elle. Mais Tobias s'en rendit compte. Il se jeta sur elle pour l'empêcher de l'attraper mais elle l'avait déjà en main et lorsqu'il s'écroula sur elle, la jeune femme lui enfonça le couteau dans le ventre. Un flot de sang jaillit de la blessure et Eileen laissa sa tête retomber au sol, épuisée. Son mari mourut quelques secondes plus tard.

    Lorsque Severus reprit connaissance, une dizaine de minutes plus tard, il était couvert de bière et sa mère lui caressait délicatement la joue.

    « Severus...

    -Maman ! Ne bouge pas je vais chercher de l'aide, tiens bon !

    -Non... non, Sev, c'est trop tard... Je veux juste que tu saches que je t'aime plus que tout au monde...

    -Non... non maman reste avec moi !

    -Je t'aimerai pour toujours... A jamais...

    -Non...

    -A jamais...

    -Non ! Non, maman ! »

    Severus prit sa mère dans ses bras, lorsque la porte d'entrée s'ouvrit d'un coup. Mr Evans, le père de Lily, entra en courant dans la maison et prit Severus par les épaules.

    « Sev, tu n'as rien ?

    -Maman...

    -Severus, elle...

    -Non ! Vous ne pouvez pas dire ça ! C'est faux !

    -Je suis désolé Severus... Ta mère est partie. C'est fini.

    -Non... »

    Mr Evans prit le bras droit du jeune garçon et le passa derrière son épaule. Il l'aida à se relever et l'emmena vers la sortie. Severus se retourna pour voir une dernière fois sa mère.

    « Je t'aime maman... A jamais. »

    Mr Evans l'emmena dehors et referma la porte. Harry les avait suivit et il vit Lily parler avec son père.

    « Lily, amène Severus chez nous. Il restera à la maison jusqu'à ce que vous repartiez pour Poudlard.

    -Papa que s'est-t-il passé ?

    -Fais ce que je te dis Lily.

    -D'accord. »

     

     Mr Evans retourna dans la maison et en ressortit quelques minutes plus tard avec deux grosses valises. Harry devina que l'une contenait les affaires pour Poudlard, et l'autre les habits et autres objets appartenant à Severus. Il tenait dans la main le collier que Harry avait vu au cou de Eileen. Il le regarda de plus près et vit qu'il y était inscrit : « Eileen Prince ». Le Prince de Sang-Mêlé... Le décor devint noir et Harry se rendit compte que des larmes coulaient sur ses joues... Une nouvelle page se tourna.


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  • CHAPITRE 14 :

     

     

    « 23 octobre 1976

     

    Ma dernière année à Poudlard... James Potter est passé voir Lily de nombreuses fois pendant les vacances... Et j'ai dû supporter son rire agaçant, ses sourires arrogants et ses blagues idiotes pendant toutes les vacances... Je l'entendais de ma chambre, il faisait exprès de passer devant à chaque fois. La maison impasse du Tisseur est bien vide à présent... Elle me manque cruellement... »

     

    Harry se retrouva au milieu d'un couloir de Poudlard. Severus était assis sur le rebord d'un muret. Il pleurait... C'est alors que des pas se firent entendre, se rapprochant d'eux. Lily Evans apparut au bout du couloir, légèrement gênée, ne s'attendant sans doute pas à tomber sur Severus.

    « Sev...

    -Salut.

    -Comment te sens-tu ?

    -Bien. Je vais bien.

    -Severus, tu es mon meilleur ami depuis mes onze ans... Je sais que ça ne va pas.

    -Je croyais qu'on était plus amis ?

    -Qui a dit ça ?

    -Toi.

    -Je n'ai jamais...

    -Tu ne l'as pas dit clairement mais c'était facilement compréhensif pour moi.

    -Je suis désolée de ne pas avoir cru en ce que tu me disais... »

    Severus ne répondit pas. Il détourna son regard et le posa sur l'horizon, regardant les oiseaux s'envola d'un arbre quelconque, au-dessus de la forêt interdite. Lily s'approcha de lui et posa sa main sur le bras du jeune homme, avec douceur.

    « Elle te manque... »

    Ce n'était pas une question. Severus l'avait bien compris et Lily savait à quel point son ami souffrait de la perte de sa mère.

    « Oui... souffla le jeune garçon.

    -Je serai toujours là... Quand tu veux, à n'importe quelle heure du jour et de la nuit...

    -Sauf quand tu es avec James... ironisa Rogue.

    -Même quand je suis avec James, Severus. Je trouverai la plus recherchée des excuses pour toi. Je ferai tout pour toi.

    -Lil'...

    -Rien n'est plus important que toi à mes yeux...

    -Lily, je... »

    Severus n'eut pas même le temps de terminer sa phrase que Lily lui prenait déjà le visage entre ses mains et plaquait délicatement ses lèvres contre celles du jeune homme. « Ses lèvres sont brûlantes... » pensa Severus. Il lui rendit son baiser en posant sa main derrière la tête de la jeune fille, fourrageant dans ses cheveux roux. Les paupières de la jeune Gryffondor étaient fermées, cachant au ciel ses prunelles vertes.

    Mais qu'est-ce qu'il l'aimait quand elle était comme ça, bordel ! Elle était resplendissante. Douce, fragile, gracile et d'une beauté incroyable... Elle décolla doucement ses lèvres de celles du jeune homme et le regarda en souriant légèrement.

    « James va me détester, dit Severus en souriant.

    -Au Diable, James... Ce n'est qu'un garçon ordinaire. Mais toi... Non, pas toi. Toi tu es mon Severus. Le mien. Le seul.

    -Je t'aime plus que tout au monde Lil'...

    -Non.

    -Comment ç...

    -Pas plus que moi je ne t'aime. »

    Severus regarda amoureusement Lily Evans. Sa Lily. Sa Lil'...

    Le décor se brouilla tandis que Harry se surprenait à sourire devant cette scène attendrissante. C'était exactement comme ça que ses parents se regardaient, même après plus de 70 ans de mariage. Et c'était beau...

     

     

     Une nouvelle page se tourna.


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