• Chapitre 2

    CHAPITRE 2 :

     

     

    « 12 janvier 1971

     

    Harry était à nouveau revenu dans la chambre de Severus et celui-ci était assis à son bureau, en train d'écrire dans son journal. Mais quelque chose avait changé… Des larmes coulaient sur les joues du jeune sorcier et tombaient sur son bureau. Harry lut alors le journal qu'il tenait dans ses mains pour savoir ce qui rendait si triste l'enfant aux cheveux couleur corbeau.

     

    Aujourd'hui je vais retourner au terrain de jeux. Depuis que je suis sortit de derrière mon arbre il y a trois jours, Lily et Pétunia ne sont pas revenues… J'ai tout gâché. J'aurais mieux fait de rester caché et de laisser Lily recevoir sa lettre sans que je ne lui dise rien. J'aurais dû aller la voir après pour lui expliquer. J'aurais mieux fait d'attendre… C'est trop tard maintenant. Lily ne voudra plus me parler, même quand nous serons à Poudlard, j'en suis certain. Et voilà que maintenant je pleure comme un enfant ! Un Serpentard ne doit pas pleurer ! Mais peut-être que je ne serais pas à Serpentard, trop pleurnichard pour cela… Si je me retrouve à Gryffondor maman sera certainement déçue. Mais je vais aller au terrain de jeux aujourd'hui, encore, et j'espère que Lily sera là... C'est ce que je me suis dit pendant trois jours et elle n'était pas là mais tant pis… Autant essayer, je n'ai rien d'autre à faire. Si papa me voit en train d'écrire il me frappera encore alors il vaut mieux que je sorte. »

     

    Harry suivit alors Severus dehors et ils firent le même chemin que, trois jours plus tôt pour Severus, quelques minutes plus tôt pour Harry. Severus, Harry sur ses talons, passa le portillon du terrain de jeux, et se dirigea vers l'arbre derrière lequel il avait l'habitude de se cacher. Mais, à l'endroit où il s'accroupissait habituellement, il y avait une jeune fille, rousse aux yeux vert émeraude et portant une robe bleue à fleurs, qui étaient allongée. C'était Lily Evans. Severus n'en croyait pas ses yeux et restait debout près d'elle, bouche-bée.

    « Assieds-toi, lui dit Lily, en continuant à fixer les nuages. Tunie dit que tu mens. Mais moi je ne sais pas. Alors raconte-moi.

    -Te raconter quoi ?

    -Pourquoi est-ce que tu nous espionnais ?

    -Euh... »

    Severus se sentit soudain gêné et le rouge lui monta vite aux joues. Il n'allait tout de même pas lui dire qu'il était amoureux d'elle et qu'il l'espionnait parce qu'il la trouvait jolie. Severus ne savait pas quoi répondre. Puis il se rappela pourquoi il était allé la voir la première fois.

    « -Je… je ne vous espionnais pas. Je voulais juste vérifier si tu étais bien une sorcière ou pas avant de te le dire.

    -Tu m'as vue… faire apparaître la fleur… ?

    -Oui. Mais je ne le dirai à personne. Moi aussi je peux faire plein de choses comme ça. Mais pas devant d'autres personnes. Et surtout pas des Moldus !

    -Des Moldus ? Qu'est-ce que c'est ?

    -Les Moldus c'est le nom que nous, les sorciers, donnons aux gens qui n'ont pas de pouvoirs magiques. Comme ta sœur.

    -Alors c'est pour ça que tu l'as appelée comme ça l'autre jour ? Elle croyait que c'était une insulte. Enfin… Il faut dire que Tunie interprète aussi à sa façon parfois.

    -Oui. Et puis, j'ai l'impression qu'elle ne m'aime pas vraiment non plus…

    -Oui c'est vrai. Elle trouve que ton père… Oh non il ne faut pas que je te le dise.

    -Pourquoi ?

    -Tunie m'a dit de ne pas te le dire…

    -Si c'est parce qu'elle trouve que mon père est violent, malpoli, agressif, alcoolique ou même brutal tu peux me le dire. Je sais déjà tout ça.

    -Oui c'est ce qu'elle pense… Et puis tu habites dans l'impasse du Tisseur. Il paraît que ce n'est pas une adresse très recommandée… Enfin c'est ce qu'elle m'a dit ! Mais elle n'en sait rien. Elle n'y est jamais allé.

    -Elle a raison.

    -Oh…

    -Quoi ?

    -Rien. Et sinon, dis-moi autre chose. Comment tu sais que je suis une sorcière.

    -Je viens ici depuis que je suis tout petit. Alors quand je t'ai entendue venir et que je t'ai vue plusieurs fois faire de la magie, je me suis douté que tu étais comme moi.

    -Et on nous laisse faire de la magie comme ça ? Je veux dire, les personnes qui ne font pas de magie comme Tunie, maman et papa, ils savent que ça existe ?

    -Ah oui c'est vrai, j'avais presque oublié que tes parents étaient moldus...

    -Oui. Pourquoi ? Ce n'est pas normal ?

    Severus prit le temps de réfléchir à ce qu'il allait dire avant de parler.

    -Si. Ça arrive régulièrement. Tu es une née-moldue. Et pour répondre à ta question, tu recevras une lettre quelques jours avant tes onze ans. Tu vas entrer dans une école de magie, qui s'appelle Poudlard. Moi aussi j'y entrerai. J'ai déjà reçu ma lettre ! Un hibou l'a déposée devant ma porte quelques jours avant la date de mon anniversaire. Pour toi ce peut-être différent. Je pense que quelqu'un viendra chez toi pour tout expliquer à tes parents.

    -C'est vrai ?

    -Évidemment !

    -Tant mieux ! Et il y a des règlements sur la magie ?

    -Oui. Par exemple nous n'avons pas le droit de faire de la magie en dehors de l'école. Et si on le fait, le ministère peut te punir, tu reçois des lettres et...

    -Mais moi, j’ai fait de la magie en dehors de l’école !

    -Nous, ça va. On n’a pas encore de baguette. Ils te laissent tranquille quand tu es un enfant et que tu n’y peux rien. Mais dès qu’on a onze ans et qu’ils commencent à nous apprendre des choses, il faut être prudent.

    -Et si on continue quand même à faire de la magie après avoir reçu des lettres ? Je ne vais pas le faire ! C'est juste pour savoir. Ils nous emmènent en prison ?

    -S'ils t'emmènent à la prison d'Azkaban ? Sûrement pas ! Là-bas il y a les Détraqueurs.

    -C'est quoi des Détraqueurs ?

    -C'est les gardiens de la prison. Et il paraît que les sorciers qui sont à Azkaban sont devenus fous, depuis qu'il y a des Détraqueurs. On sait toujours quand ils arrivent. Tout devient froid, tout devient triste, et c'est comme si le bonheur s'échappait du monde, comme si tu allais rester triste toute ta vie. C'est pour ça qu'ils ne nous enverront jamais là-bas ! C'est les criminels qu'on y envoie !

    -Me voilà rassurée...

    -Ne t'inquiète pas, tu ne risques rien.

    -Oh, tant mieux ! »

    Les enfants restèrent silencieux pendant un long moment. Lily regardait les nuages et Severus, qui était toujours assis depuis qu'il était arrivé, s'allongea aux côtés de la jeune fille. Il regardait ses yeux, ses fabuleuses pupilles, ses prunelles, ses longs cils fins... Comme elle était belle...

    -C'est vrai, hein ? Ce n'est pas une blague ? Pétunia dit que tu me mens. Pétunia dit que Poudlard n'existe pas. Mais c'est vrai, n'est-ce pas ?

    -C'est vrai pour nous. Pas pour elle. Mais toi et moi, nous recevrons la lettre. Enfin, moi je l'ai déjà reçue.

    -Vraiment ?

    -Bien sûr ! affirma Severus en hochant vigoureusement la tête. »

    Severus avait soudain l'air confiant, sûr de son avenir. Il regardait Lily avec courage.

    -Tu possèdes beaucoup de magie. Elle émane de toi avec beaucoup de puissance, ma maman m'a appris à le reconnaître.

    -C'est vrai ?

    -Oui. Tu seras une sorcière très puissante ! »

    Lily tourna la tête vers Rogue et lui sourit. Puis elle regarda le ciel et fit pousser des branches au-dessus de leurs têtes, qui formaient comme une arche protectrice.

    -Ça va mieux chez toi ?

    -Oui.

    -Ils... ils ne se disputent plus ?

    -Si, bien sûr. Tous les jours c'est pareil. Mais je serai bientôt partit, ce ne sera plus très long.

    -Ton père n'aime pas la magie ?

    -Il n'aime pas grand chose.

    -Severus ?

    -Hmm.

    -Est-ce que tu... »

    Lily s'interrompit. Un léger bruissement derrière eux, derrière Harry, les fit se retourner : Pétunia, qui s'était cachée derrière un arbre, venait de perdre l'équilibre.

    « Tunie ! cria Lily.

    Elle paraissait à la fois surprise et contente de la voir. Severus, en revanche s'était relevé d'un bond, l'air triomphant.

    -Qui est-ce qui espionne l'autre, maintenant ? Qu'est-ce que tu veux ? demanda Rogue, fier de pouvoir se moquer à son tour de Pétunia. »

    La jeune blonde ne savait que répliquer. Elle ouvrait et fermait sa bouche sans trouver de mots blessants assez forts pour les hurler au petit Rogue. Finalement, au bout d'une vingtaine de secondes, elle lui cria :

    « Avec quoi tu t'es habillé d'abord ? Le corsage de ta mère ? »

    Rogue fronça les sourcils et devint plus pâle encore qu'avant. On entendit alors un *crac* et une branche tomba sur l'épaule de Pétunia. Chancelante, elle recula, les larmes coulant sur ses joues. Lily poussa un hurlement.

    « Tunie ! »

    Pétunia s'enfuit en courant après les avoir tous deux traités de monstres.

    « C'est toi qui as fait ça ? demanda Lily à Rogue, les yeux remplis de larmes.

    -Non.

    -Si, c'est toi ! C'est toi ! Tu lui as fait mal !

    -Non... Non, ce n'est pas moi ! »

    Mais Lily Evans ne le crut pas et s'enfuit à la poursuite de sa sœur. Severus resta debout sous l'arche de Lily, ses yeux se teintant de désespoir.

     

     

     Un nouveau brouillard entoura Harry et une nouvelle page de journal se tourna. C'était quelques mois plus tard et il se retrouva sur la voie 9 ¾. 


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