• Dimanche 24 janvier 2009, 18h32, maison de « L'homme au chapeau ».



    Quand Ahénolïa ouvrit les yeux, elle ne vit, tout d'abord, rien. L'homme au chapeau avait laissé les volets de la chambre fermés et la pièce était plongée dans le noir.

    Elle savait qu'il était passé plus tôt, probablement pour vérifier qu'elle dormait. Alors qu'elle se frottait les yeux, la porte de la chambre s'ouvrit et les volets aussi. Et il entra.

    « Alors, Nolie ? Bien dormi ? Tu n'as toujours pas mangé ?

    - Laissez-moi partir et je ne dirai à personne qui vous êtes.

    - Ahénolïa... tu es tellement... peu crédible. Je ne te crois pas une seule seconde. Ça se voit dans tes yeux. Tu n'es qu'une menteuse.

    - JE NE SUIS PAS UNE MENTEUSE ! Arrêtez avec ça !

    - Arrête de hurler Nolie, tu me casses les oreilles.

    - Laissez-moi partir...

    - Non. Tu vas payer pour ce que tu as fait Nolie.

    - Mais qu'est-ce que j'ai fait à la fin... ?

    - Tu es une peste. Une menteuse. Une petite chieuse. Une gamine. Une sale gosse hautaine. Une... je ne peux pas te supporter Ahénolïa. Tu es imbuvable...

    - Mais comment est-ce que vous me connaissez ?

    - Ah, ça, Nolie, tu ne le sauras jamais.

    - Mais pourquoi ?

    - PARCE QUE ÇA NE SERT À RIEN !!! TU SERAS MORTE AVANT D'AVOIR PU DIRE UN DERNIER AU REVOIR HYPOCRITE À TES SALETÉS DE PARENTS !!!!!

    - DITES PAS ÇA DE MES PARENTS !!!

    - JE DIS CE QUE JE VEUX PETITE IDIOTE !!! TU TE PRENDS POUR QUI ???

    - POUR QUELQU'UN DE MOINS PATHÉTIQUE QUE VOUS ! »

    *CLAC*

    Le coup assené fut violent. L'homme au chapeau mit une claque si forte à Ahénolïa que la tête de la petite partit sur le côté. Les larmes lui montèrent aux yeux et elle se mit à pleurer silencieusement.

    « T'es ridicule. Ne me traite pas de pathétique Nolie, parce que si moi je le suis, alors je ne sais même pas ce que tu pourrais bien être... »

    Sur-ce, L'homme au chapeau sourit à Ahénolïa et sortit de la chambre. De grosses larmes roulaient à présent sur les joues rebondies de l'enfant et elle les essuya d'un revers furieux de la main.

    « Non... Il me fera pas pleurer. Je suis plus un bébé. Il m'aura pas... »

    Ahénolïa tourna alors la tête vers sa table de chevet et s'aperçut que, à ses pieds, un plateau en plastique blanc, contenant à manger, s'y trouvait.

    Elle se leva alors de son lit, se baissa pour prendre le plateau et remonta dans son lit avec. Il était large et dessus était posé trois assiettes blanches. Elles étaient chacune couvertes d'une cloche en plastique, afin de garder au chaud ce qu'elles contenaient. Elles étaient de différentes tailles : la première, tout à gauche, était petite. Au milieu se trouvait une très grande, de la taille de celles que maman mettait à table quand le repas était près. La troisième, à droite, était de la même taille que la première.

    Sur ce plateau se trouvait également un morceau de pain, un verre rempli d'eau, un yaourt nature sucré, des couverts et deux serviettes en papier.

    Ahénolïa prit la cloche qui était posée sur la première assiette et découvrit le plat. Une fumée chaude s'échappa de l'assiette et Ahénolïa dut attendre quelques secondes pour réussir à voir ce que contenait le plat. C'était un friand au fromage, comme ceux que faisaient maman. Et, au grand damne d'Ahénolïa, il avait l'air délicieux.

    Elle s'empara donc de sa fourchette et de son couteau et entreprit de manger son entrée.

    Elle avait raison. Il était vraiment exquis. Elle déglutit difficilement en pensant au fait que c'était sûrement L'homme au chapeau qui l'avait fait, ou du moins qui l'avait acheté.

    Elle découvrit ensuite la plus grande assiette et se retrouva face à deux endives au jambon, recouvertes de fromage fondu. Elle les dévora en à peine cinq minutes et se força à ne pas penser à celui qui les lui avait apportées.

    Elle but la moitié de son verre d'eau et retira ensuite la cloche de la troisième assiette. Elle contenait un assez gros morceau de brownie au chocolat, avec des éclats de noix à l'intérieur.

    Délicieux.

    Après avoir fini ce dessert, elle n'avait même plus faim pour son yaourt et son pain. Elle les laissa donc sur son plateau, qu'elle reposa à terre, se disant qu'elle les prendrait pour son goûter.

    Ahénolïa se rallongea sur son lit, croisa ses bras sous sa nuque et se mit à contempler le plafond de la chambre.

    Tout ce repas la perturbait. Comment... comment se faisait-il que L'homme au chapeau lui avait servi chacun de ses plats préférés ? Comment ? Et comment connaissait-il son surnom ?

    Elle ne le savait pas... Mais ce qu'elle savait, c'est qu'il fallait absolument qu'elle trouve un moyen de sortir d'ici.

    (Comment est-ce que je vais bien pouvoir sortir de là ? Je ne pourrais jamais partir par la porte d'entrée, il doit sûrement la surveiller. Il y a sans doute une porte à l'arrière mais de toute façon je ne pourrais jamais descendre en bas sans qu'il ne me voit... Alors... Mais oui !)

    Ahénolïa se releva d'un seul coup et traversa la chambre sans faire le moindre bruit.

    Et elle s'approcha de la fenêtre.

    (Croisons les doigts pour qu'il ne l'ai pas verrouillée... S'il vous plaît... Faîtes qu'elle ne soit pas fermée...)

    Elle prit dans le haut de la fenêtre et commença à tirer sur la poignée afin de faire basculer son Velux pour l'ouvrir.

    *CLAC* *CLAC*

    Face au silence, le bruit de la fenêtre qui s'ouvrit fut presque assourdissant. Nolie se doutait que L'homme au chapeau l'avait sûrement entendu. Et elle avait raison...

    « Nolie ? Qu'est-ce que tu fous bordel ? Si jamais tu... la fenêtre ! »

    Sans réfléchir, Ahénolïa passa une jambe par-dessus le rebord, puis l'autre et se retrouva debout sur le toit. Elle entendait L'homme au chapeau courir dans l'escalier. Elle se mit à son tour à courir sur le toit. Tandis qu'elle se laissait glisser le long de la gouttière, elle l'entendit ouvrir la porte de la chambre à la volée et se ruer vers la fenêtre. Elle se tourna pour voir où il était et le vit passer la tête par l'ouverture du Velux.

    « AHÉNOLÏA ! REVIENS ICI ! SI JAMAIS JE T'ATTRAPE JE TE JURE QUE TU NE REVERRAS PLUS JAMAIS LA LUMIÈRE DU JOUR ! REVIENS ICI TOUT DE SUITE ! »

    Nolie atterrit dans le jardin et se mit à courir pour contourner la maison. Elle arriva alors dans l'allée centrale, entre la porte d'entrée et le portillon, fermé à clé. Elle courut le plus vite possible et sauta par-dessus le petit portail blanc. Elle arriva dans la rue et courut vers la gauche.

    (C'était par là qu'on est arrivés hier, se souvint-elle.)

    Et elle courut le plus vite possible, aussi vite que ses petites jambes le permettaient. Elle avait déjà une bonne longueur d'avance sur L'homme au chapeau. Il n'avait pas réussi à sauter par-dessus la barrière comme Nolie. Il avait dût l'enjamber, plus lentement, alors qu'il avait déjà du retard sur l'enfant. Ils étaient maintenant tous deux lancés dans une course poursuite.

    L'homme au chapeau risquait la prison. Et Ahénolïa Sting risquait la mort. Elle courut jusqu'à arriver au bout de la rue puis tourna à droite. A partir de là, elle ne se rappelait plus très bien du chemin qu'ils avaient emprunté...

    Elle continua de courir le plus vite possible, mais chaque fois qu'elle jetait un coup d'oeil en arrière, elle avait l'impression que L'homme au chapeau se rapprochait de plus en plus. Elle tourna ensuite à gauche, puis encore à gauche... et se retrouva dans un cul-de-sac.

    Alors, elle se retourna et le vit. Il était là, à cinq mètres d'elle, et lui barrait le passage avec ses bras. C'était fini. Elle avait perdu. Et il lui souriait.

    « Alors Nolie ? On a perdu ? C'est dommage tu ne trouves pas ? Je pensais que tu aurais fait durer le jeu un peu plus longtemps...

    - Je... je...

    - Shhh... Ne dis rien. Tu auras tout le temps de bavarder à la maison. Avec tes petits camarades. »

     

     L'homme au chapeau s'approcha à pas lents de la petite fille. Elle était coincée, dos au mur, et ferma les yeux. Il lui prit alors la tête et la frappa violemment contre ce mur. Nolie tomba à terre, assommée. 


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  • Lundi 25 janvier 2009, 19h43, commissariat de police de Westminston, bureau du lieutenant Bory.



    Ïga était assise à son bureau. En face d'elle se tenaient Hirvy, Spitz et Berhzo. La journée avait été longue et ils avaient tous les quatre aidé les patrouilles et les bénévoles à ratisser la forêt. Comme ils s'en doutaient, ils n'avaient pas trouvé trace de l'enfant. En revanche, ils étaient sortis des sentiers battus de la forêt et s'étaient aventurés entre les troncs. Ils avaient alors trouvé un rouleau de Chatterton. Un indice de plus qui les conduirait probablement à la petite.

    Ils avaient également trouvé des traces de pas. Des petites et des grandes. Ils avaient donc pris de multiples photos et les avaient envoyées au laboratoire du commissariat.

    Et maintenant ils attendaient. Les résultats n'arriveraient que le lendemain, au plus tôt, mais Bory avait voulu faire un point avec son équipe, après leur journée.

    « Bon, on va partir sur la piste de l'enlèvement ! Toutes les photos qui ont été prises ont été envoyées au labo dans l'après-midi. Demain on aura peut-être les résultats pour les traces de pneus du parking et pour les empreintes dans la forêt.

    - Ça pourrait être les empreintes de n'importe qui... un petit garçon qui se promène avec son grand-père... une petite fille qui va cueillir des fleurs avec sa mère... souligna Spitz.

    - Eh bien on le saura demain.

    - OK. Mais les traces de pas ne nous donneront pas le nom de la personne qui portait les chaussures.

    - Non mais elles nous donneront le poids de la personne, on pourra savoir si c'est plutôt un homme ou une femme, sa taille approximative. Et puis c'est les traces de pneus qui nous donneront sûrement la marque de la voiture. Et alors on pourra remonter à l'acheteur, donc à notre homme.

    - D'accord.

    - Alors demain on voit tout ça et je repasserai voir Jarvy.

    - Je viendrai avec toi ! lui dit Hirvy.

    - OK. Alors c'est bon. Ensuite on verra ce qu'on fera quand on en saura plus.

    - D'accord.

    - C'est bon pour tout le monde ?

    - Pas de problème ! lui répondirent les trois hommes.

    - Alors vous pouvez rentrer chez vous.

    - OK. Tu veux que je te raccompagne Ïga ? lui demanda Hirvy.

    - J'ai ma voiture sur le parking Ïan, tu sais et...

    - C'est pas grave ! Je t'amènerai ici demain ! Allez, dis oui !

    - Bon... euh... d'accord. »

    Spitz et Berhzo se lancèrent des clins d'oeil complices et souriaient. Ïan aussi souriait mais de joie et de satisfaction. Quant à Ïga, elle se demandait pourquoi Hirvy était si enthousiaste et insistant.

    Les quatre agents sortirent du bureau, Ïga referma la porte à clé et ils descendirent tous jusqu'au parking. Irvy et Kurt montèrent dans leurs voitures respectives tandis que Ïan et Ïga s'en allaient à pieds.

    « Désolé, ma voiture est au garage alors on est obligés de rentrer à pieds. Mais je pourrai bientôt la récupérer normalement.

    - Ta Citroën ?

    - Oui !

    Ils continuèrent de marcher en silence pendant plusieurs minutes, mais Ïga ne savait toujours pas ce que son collègue avait en tête.

    - Alors, que me vaut ce plaisir ?

    - Rien... c'est juste comme ça. lui répondit-il en souriant.

    - Tu veux tout savoir Hirvy ?

    - Hum ?

    - Je ne te crois pas une seule seconde ! lui avoua-t-elle en éclatant de rire.

    - Qu'est-ce qui te fait croire que je mens ?

    - Ton sourire bête, peut-être...

    - Mais, non, p... pas du tout... se mit-il à bafouiller.

    - Allez Ïan, dis-moi ce qui te tracasse.

    - Rien... je... je voulais juste t'inviter à dîner. Chez moi. Si tu veux bien.

    - Oui, bien sûr.

    - OK. Alors direction chez moi.

    - Pas de problème !

    - OK. »

     

     Ïan et Ïga continuèrent à discuter de tout et de rien jusqu'à ce qu'ils arrivent enfin à destination. 


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  • Lundi 25 janvier 2009, 20h24, maison de Ïan Hirvy.

     

    Ïga se tenait dans l'entrée et Hirvy tendait la main, attendant qu'elle lui passe son manteau.

    « Quelle galanterie !

    - Je suis un homme Ïga !

    - Merci, beau jeune homme !

    - Oh tais-toi !

    Il lui donna un léger coup de coude dans les côtes en éclatant de rire.

    - Bon tu me le donnes ton manteau ?

    - Tiens !

    Ïga le lui tendit et se dirigea vers la cuisine.

    - Alors, qu'est-ce que tu nous fais de bon ce soir ?

    - Endives au jambon !

    - J'adore ça !

    - Tant mieux. Parce que sinon c'était jambon purée.

    Ïan sortit donc de son frigo les endives au jambon et les mit à chauffer dans son four.

    - Tu les as achetées déjà prêtes ?

    - Non je les avais faites ce matin, avant de partir.

    - Mais tu ne savais pas que...

    - Au cas où tu accepterais.

    - Et tu aurais fait comment si j'avais refusé ?

    - J'aurais mangé la moitié aujourd'hui et l'autre moitié demain tiens ! »

    Ils se mirent à rire et Ïan ouvrit à nouveau la porte de son frigo.

    - Une bière ?

    - Oui, je veux bien.

    Ïan sortit donc deux bières du frigo et s'assit à table, en face d'Ïga. Elle ouvrit sa bière avec un décapsuleur qui se trouvait juste à côté d'elle et le passa à Ïan.

    - J'espère qu'on va le coincer, lâcha Ïga.

    - Qui ça ?

    - Celui qui a enlevé Ahénolïa.

    - Ah ouais, j'espère !

    - C'est vraiment un... un...

    - Ouais.

    - On aura les résultats des correspondances demain. Pour les chaussures et les pneus.

    - Hum... ouais...

    - Ça ne va pas Ïan ?

    - Si, si, pourquoi ?

    - Je sais pas... tu ne parles pas beaucoup...

    - C'est cette affaire... Je... je trouve ça dégueulasse qu'on puisse enlever une gamine de 6 ans.

    - Oui...

    - Ça te fais quoi Ïga ?

    - De ?

    - De travailler sur cette affaire, dans le même lieu, avec une fillette du même âge, quasiment ?

    - C'est... perturbant. Et flippant aussi.

    - Ouais...

    - Ton four sonne Ïan...

    - Ah ouais ? Faut vraiment que je change la sonnerie... je l'entends plus depuis quelques temps...

    - Tu te fais vieux !

    - Ha ha ha, vraiment hilarant Ïg' ! Non c'est mon neveu qui me hurle dans les oreilles chaque fois qu'il vient ici... Et il vient souvent.

    - Ah d'accord. Je ne savais pas que tu avais un neveu...

    - Le fils de ma sœur, Ÿrsha.

    - Ah d'accord.

    Ïan se leva et ouvrit le four afin d'y prendre le plat. Il le déposa sur le plan de travail de la cuisine et sortit deux grandes assiettes blanches. Il mit une endive au jambon dans chaque assiette et servit le repas.

    - Voilà !

    - Merci ! Je meurs de faim !

    - On a pas mangé grand chose ce midi.

    - C'était fast-food...

    - Oui. Mais là je peux te jurer que tu seras calée à la fin du repas ! »

    Ïga se mit à rire et ils commencèrent à engloutir leur plat.

    Il était déjà 22h47 quand ils eurent fini de manger. Ils avaient bavardé pendant longtemps, parlant de tout et de rien, et Ïan lui avait proposé une part de succulent brownie au chocolat, avec des éclats de noix à l'intérieur.

    « Bon, il faut que je rentre maintenant ! On doit reprendre l'affaire tôt demain matin... dit alors Ïga.

    - Non reste ici. Je ne voudrais surtout pas qu'il t'arrive quelque chose sur la route Ïg'...

    - Mais je dois...

    - S'il te plait. Reste.

    - Bon... d'accord.

    Ïan lui sourit et lui prit la main.

    - Par contre je n'ai qu'un seul lit...

    - C'est pas grave je vais dormir sur le canap...

    Ïga n'eut pas le temps de finir sa phrase que déjà Ïan passa sa main derrière la tête de la jeune femme et l'embrassait. Elle ouvrit tout d'abord de grands yeux, surprise par l'acte de son collègue, puis s'adoucit et lui rendit son baiser.

    - Je ne vais tout de même pas te laisser dormir dans le canapé Ïga...

    - Ïan, on ne peut pas faire ça... C'est... dans le règlement...

    - On s'en fiche du règlement !

    - Mais...

    - Non. Chut.

    - Bon... »

     

     Il l'entraîna donc à l'étage et lui ouvrit la porte de l'une des chambres. 


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  • Lundi 25 janvier 2009, 22h58, maison de Ïan Hirvy, chambre de Ïan.



    « Tu sais qu'il y a une porte juste à côté ? Tu as deux lits Ïan... lui glissa Ïga à l'oreille.

    - C'est un petit lit. Il sert pour mon neveu quand il vient ici.

    - Ah d'accord.

    Ils étaient tous les deux debout dans la chambre de Ïan et celui-ci se tenait derrière Ïga. Elle regardait le lit de son collègue.

    - Ïan... on...

    - Shhh...

    Elle se retourna pour lui faire face et il la poussa légèrement pour la faire tomber sur le lit.

    - Ïan...

    - Shhh... Ïga... Profite...

    - Mais...

    - Profite...

    Ïan embrassa à nouveau sa collègue et elle le lui rendit bien.

    - Est-ce que tu m'aimes Ïg' ?

    - Euh... Je... je ne sais pas. Je suis un peu perdue là tu vois.

    - Oui. Mais ce n'est pas grave.

    - Mais...

    - Arrête Ïga. Ne t'en fais pas pour le boulot. Ils ne sauront rien du tout. Rien. Je te le promets.

    - Oui... Après tout, c'est vrai qu'ils ne pourront pas le savoir. Mais il ne faut pas que tu le montres. Même pas à Kurt et à Irvy.

    - Ne t'inquiète pas, je ne leur dirai rien.

    - D'accord. »

    Ïan déboutonna sa chemine en jean et la laissa tomber au pied du lit. Ïga en fit de même avec sa chemine blanche et ils enlevèrent le reste de leurs vêtements, gardant tout de même leurs sous-vêtements.

    S'ensuivit alors une nuit fabuleuse pour les deux agents de Westminston.

    Une nuit qu'Ïga et Ïan n'oublieraient jamais...


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  • Lundi 25 janvier 2009, 22h47, maison de « L'homme au chapeau », cave de la maison.



    Ahénolïa ouvrit difficilement les yeux. Après s'être fait violemment cogner le crâne contre le mur, elle ne se souvenait de rien. Seuls de vagues souvenirs tournoyaient en boucle dans son esprit mais elle n'était même pas sûre que ces moments là avaient réellement eu lieu. Sa tête lui faisait encore mal et sa lèvre inférieur était tuméfiée. Elle essaya de se lever mais se rendit vite compte qu'elle avait été attachée.

    Au-dessus d'elle se trouvait une petite ampoule grésillante.

    Elle se mit à regarder ses poignets et vit de grosses ceintures de cuir noires qui entravaient chacun de ses mouvements. Ses chevilles étaient attachées avec le même dispositif et elle était allongée sur une table métallique. Elle avait froid et n'était vêtue que d'un tee-shirt trop grand pour elle.

    Une vive douleur parcourut sa main droite et elle vit qu'une partie de son index avait été coupé. A côté de sa tête, un flacon de nitrate d'argent brillait à la lueur de l'ampoule. Le liquide commençait à prendre une teinte qui n'était pas de bonne augure...

    L'extrémité du doigt qui avait été sectionné était protégée par un bandage et des compresses de gazes. L'homme au chapeau ne semblait pas vouloir la tuer... seulement la faire souffrir. Et c'était choses faite à présent ! Elle ne savait pas depuis combien de temps il lui avait fait ça mais la brulure était toujours bien présente.

    Alors que Nolie se lamentait sur la douleur occasionnée par cette mutilation, un mouvement sur sa gauche attira son attention. Là, dans un coin de la pièce, se trouvaient sept enfants. Elle les fixa avec des yeux ronds et l'un d'eux, un petit garçon, s'approcha d'elle.

    « Pauvre fille... pauvre fille...

    - Qui es-tu ?

    - Je suis numéro 3.

    - Quel est ton prénom ?

    - Numéro 3.

    - Ton vrai prénom.

    - Numéro 3.

    - Tu dois bien t'appeler autrement que numéro 3 ?! Tes parents ne t'ont quand même pas appelé comme ça ?

    - Le monstre m'appelle numéro 3.

    - L'homme au chapeau, c'est lui le monstre ?

    - Le monstre porte effectivement un chapeau chaque fois qu'il enlève quelqu'un.

    - Vous aussi vous avez été enlevés c'est ça ?

    - Oui. Il y a bien longtemps, petite fille.

    - Je m'appelle Ahénolïa.

    - Plus pour longtemps...

    - Comment ça ?

    - Tu seras bientôt numéro 13.

    - Mais vous n'êtes que 7.

    - Tu es la treizième à entrer dans cette pièce.

    - Il faut absolument trouver un moyen de sortir d'ici !

    - Il n'y a aucun moyen de sortir. Nous sommes coincés, petite fille.

    - Quand L'homme au chapeau vient vous voir, vous n'avez jamais essayé de sortir par la porte ?

    - Certains ont essayé. Ce sont numéro 1 et numéro 2.

    - Et ils ont réussi ?

    - Ils sont morts.

    Nolie blêmit et déglutit difficilement.

    - Détache-moi, s'il te plait. Je vous aiderai à sortir.

    - Je ne peux pas faire ça, petite fille. S'il apprends que c'est moi, je finirai comme mes prédécesseurs.

    - Mais pourquoi est-ce que tu n'es pas attaché ? Et les autres ?

    - On a arrêté de crier, de pleurer et de nous plaindre. On s'est fait frapper longtemps et ensuite il nous a détachés.

    - Alors...

    - Alors tu devras attendre sa venue, petite fille.

    - Tu sais quand est-ce qu'il vient ?

    - Chaque soir.

    - Et qu'est-ce qu'il fait ?

    - Il nous apporte à manger. Il nous frappe. Il nous passe un film. Et il nous dit bonne nuit.

    - J'ai peur, numéro 3.

    - Je resterai près de toi cette nuit. Mais il faudra apprendre à ne pas avoir peur. Il n'aime pas ça...

    - On ne peut vraiment pas essayer d'alerter quelqu'un ?

    - Et comment veux-tu le faire ? Nous avons déjà tout essayé...

    - Tu n'entends pas ?

    - Quoi ?

    - Il n'est pas seul... Il y a quelqu'un avec lui. On pourrait crier...

    - Non, c'est trop risqué. Si cette personne ne descend pas voir il nous frappera quand elle sera partie.

    - Alors, on peut faire quelque chose qu'il n'entendrait pas...

    - Il est à moitié sourd depuis que numéro 10 lui a crié dans l'oreille le mois dernier !

    - Qu'est-il arrivé à numéro 10 ?

    - Elle est morte.

    - Alors il faut trouver quelque chose de discret, que seule la personne qui est avec lui entendrait...

    - Réfléchissons... »

    Nolie se mit à regarder à nouveau le plafond et le petit garçon s'assit en tailleur au pied de la table métallique. Au-dessus d'elle, Nolie entendait des rires et des bruits de pas. Peut-être pourrait-elle pleurer doucement, se dit-elle ? Mais elle avait bien trop peur que les autres enfants ne payent pour ses bêtises si L'homme au chapeau l'entendait. Alors elle eut une idée incroyable.

    « -Numéro 3 ! J'ai une idée ! »

     

     Le petit garçon se releva et s'approcha d'Ahénolïa. Et elle lui susurra son plan à l'oreille... 


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