• Kid-napping

    Faustine Javry était toujours en train de patienter dans la salle des ventes aux enchères. Elle venait de participer activement à une vente et avait remporté un lot, qu'elle attendait de récupérer. Au bout d'une dizaine de minutes, une femme brune vint à elle avec un carton marqué du numéro cinq. Elle le prit et alla s'installer un peu plus loin, sur une table, et ouvrit le carton, afin d'en découvrir le contenu. C'était une vente à l'aveugle et Faustine ne savait pas encore ce qu'il contenait.

    C'est avec surprise qu'elle découvrit une bouteille de vin rouge très ancienne. En regardant plus attentivement l'étiquette, très abîmée, elle découvrit qu'elle avait acheté un millésimé. Elle posa la bouteille sur la table et fouilla à nouveau. Au fond du carton se trouvait deux anciens portefeuilles en crocodiles. Les fermoirs étaient en laiton et Faustine se dit qu'ils devaient être très vieux. Il y avait également un carnet en cuir, très usé lui aussi, dans lequel était inscrites des notes en langue étrangère.

    Faustine remit tout dans le carton, le cala sous son bras et sortit de la salle, aux murs jaunis par le temps. Elle traversa le parking, saluant au passage sa fidèle amie Anna, et retourna à sa voiture. Elle fouilla dans son sac en cuir rouge et en sortit les clés de sa vieille Twingo, rouge elle aussi. Faustine se plaça derrière le volant, sortit du parking et s'engagea sur une petite route de campagne, que tous les habitants du coin appelaient « la 32 » en raison du numéro de l'autoroute qui se trouvait juste à côté.

    Tout en roulant, Faustine pensait. Elle pensait aux deux portefeuilles datant probablement des années 70, vu leur usure, se demandant à qui ils pouvaient bien appartenir. Elle n'avait pas pris le temps de les observer très longtemps, préférant le faire chez elle, à l'abri des regards de ceux qui voulaient toujours « faire du troc » comme ils le disaient si bien. Elle pensait au bon vin qui l'attendait et qu'elle allait boire dans le mois, sûrement. Elle pensait au petit carnet en cuir et aux notes écrites à l'intérieur, dont elle ne connaissait pas la langue. Elle projeta donc de se mettre à les déchiffrer dès son arrivée chez elle.

     

    Faustine arriva dans l'impasse Jacques Cartier et se gara dans l'allée du numéro 12. Pour rien au monde elle ne quitterait cette maison, dans laquelle elle avait vécu 11 ans avec Eliott, son compagnon, décédé l'année précédente, alors qu'ils n'avaient même pas eu le temps de se marier. Elle entra dans son foyer, chargé de souvenirs, dont 6 photos d'Eliott au rez-de-chaussée. Elle laissa lourdement tomber son sac à main près du porte manteau qui se tenait dans l'entrée, et claqua violemment la porte d'entrée, en la poussant d'un coup de pied.

    Elle alla jusqu'à la cuisine, où se trouvait la petite table en bois que lui avait offerte son père quand elle avait acheté la maison, puis posa le carton sur la table. Elle y étala tout le contenu et découvrit qu'il y avait également une très ancienne cassette VHS, dans le fond du carton. Elle commença par inspecter scrupuleusement les portefeuilles.

    Le premier contenait le passeport d'une petite fille, née le 6 août 1973, et qui devait donc maintenant avoir 42 ans, environ. Faustine se sentie proche de la petite fille (maintenant grande) sur la photo. Elles avaient presque le même âge. Faustine Javry avait 43 ans. Elle était née le 13 septembre 1972. Elle était fille unique. Ce qui n'était d'ailleurs pas le cas de la petite sur la photo car dans l'autre portefeuille, il y avait le passeport d'un petit garçon.

    Son frère, sûrement, puisqu'ils avaient le même nom et que la ressemblance sur leurs deux photos était flagrante. Il avait 2 ans de moins que la petite fille et n'avait pas la même couleur de peau. Le petit garçon avait la peau légèrement plus bronzée que celle de sa sœur.

    Il s'appelait Màrk. Màrk Stratòwski. Et sa sœur s'appelait Yülia. Ils étaient nés en Pologne, à Varsovie. Faustine ouvrit ensuite le carnet en cuir et feuilleta les pages, se rendant compte qu'elle ne connaissait pas la langue écrite à l'intérieur, mais se dit que c'était sûrement du polonais. Elle parti donc au salon chercher son ordinateur et l'alluma. Elle ouvrit un moteur de recherche et y inscrit le nom d'un traducteur automatique. Elle y tapa tout le texte et recopia la traduction sur l'un de ses propres carnets. Faustine avait raison, c'était bel et bien du polonais.

    Elle le petit carnet de cuir se révélait être le journal intime de la petite Yülia. Elle y racontait les moments importants de son enfance. C'était son petit carnet secret. Le genre de ceux qu'avaient toutes les petites filles du monde. Mais il s'arrêtait au 28 juin 1981. Pourtant ce n'était pas la fin du carnet, il restait encore une bonne vingtaine de pages. Faustine se mit donc à le lire, afin de connaître la raison de cet arrêt soudain.

     

     

    «  21 juin 1978

     

    Aujourd'hui papa et maman nous ont promis qu'ils nous emmèneraient demain voir le nouvel appartement qu'ils ont acheté. Nous allons toujours habiter à Varsovie mais on va changer d'immeuble. J'ai hâte de le voir. Mais il est déjà 22h34 et je dois dormir. Il faut que nous nous réveillons tôt demain pour aller voir notre nouvel appartement.

     

     

    22 juin 1978

     

    Aujourd'hui est un grand jour ! On va voir l'immeuble dans lequel nous allons habiter bientôt. Maman n'est pas très rassurée. Elle parle d'un incendie qui a eu lieu dans un immeuble voisin. Mais papa lui a promis que nous ne risquions rien. Papa a sûrement raison ! Il a toujours raison...  »

     

    Mais Faustine pensait que la mère de Yülia avait raison. Son propre père lui avait parlé de cet incendie impressionnant qui avait ravagé un immeuble de Varsovie et avait asphyxié tous ses habitants. Faustine commençait à s'inquiéter pour Yülia et repris sa lecture pour avoir le fin mot de l'histoire.

     

    «  22 juin 1978 (suite)

     

    Nous sommes maintenant arrivés devant l'immeuble. Mais je commence à me poser des questions... L'immeuble a vraiment l'air fragile et un incendie le ravagerait en 2 secondes. Mais si papa nous assure qu'il ne risque rien, autant ne pas m'en faire !

     

     (vidéo)    »

     

    La petite note « (vidéo) » avait été rajoutée bien après que le texte ne soit écrit et ce n'était pas la même écriture. Faustine prit donc la cassette qui était dans le carton et lu la date inscrite dessus afin de s'assurer que c'était bien celle du 22 juin 1978. Elle la pris et alla dans son salon, pour la mettre dans son lecteur VHS. Elle alluma l'écran et rembobina la cassette. Elle appuya sur le bouton « PLAY » et la vidéo se mis en marche. Faustine s'installa confortablement sur son canapé et se rendit compte que les enfants que l'on voyait sur la vidéo était ceux sur les photos des passeports. Ils étaient devant un grand immeuble, qui ressemblait à la vague description qu'en avait faite Yülia, dans son journal.

     

    Les enfants se tenaient debout, à côté de leurs parents. Yülia était à droite, sa mère se tenait à sa gauche, son père à la gauche de sa mère et Màrk à la gauche de son père. On les voyait de dos, le nez en l'air, regardant le bâtiment de haut en bas. La personne qui les filmait n'avait pas l'air d'avoir demandé l'autorisation car la petite famille ne donnait pas l'impression de savoir qu'elle était filmée. Ils firent alors un pas vers l'immeuble et entrèrent par une petite porte en bois, délabrée.

    Le caméraman les suivit discrètement. Ils montèrent jusqu'au quatrième étage, et les Stratòwski entrèrent dans l'appartement. La personne qui filmait resta cachée dans le couloir, tout en filmant l'entrée de l'appartement et une partie de celui-ci. On pouvait toujours voir Yülia et Màrk mais leurs parents étaient entrés à l'intérieur, trop loin pour que la caméra ne les montre. On distinguait partout à l'intérieur des piles immenses de journaux qui emplissaient toute la pièce. La mère de Yülia fit d'ailleurs la remarque à son mari. Faustine pouvait entendre toute leur discussion sur la vidéo.

     

    « -Yürek ! Tu as vu tout ce bazar ?

    -Calme-toi Hïelyena. Les déménageurs ont promis de tout enlever dès demain matin.

    -Mais il va falloir tout nettoyer après leur passage ! Les journaux partent en miettes ! Et je suis sûre qu'il y a... des... des rats !

    -Mais non ! Tu dis n'importe quoi !

    -C'est vrai qu'il y a des rats ? demanda alors Yülia, qui commençait à s'inquiéter.

    -Mais non mon cœur. Maman dit des bêtises...

    -Quoi ? Traite-moi de menteuse !

    -Hïel'... On ne sait pas si il y en a. Tu inquiètes Yül' pour rien.

    -Vous pouvez arrêter de vous disputer ? »

     

    Ils se tournèrent tous vers Màrk, qui n'avait prononcé aucun mot depuis leur arrivée.

     

    « -Oui. Excusez-nous les enfants. dit alors Yürek, penaud. »

     

    Màrk et Yülia s'enfoncèrent un petit peu plus dans l'appartement ce qui les fit disparaître du champ de la caméra. La personne qui filmait posa alors sa caméra au sol. Faustine l'entendit chercher quelque chose dans la poche de sa veste. Il tourna légèrement la caméra afin que l'on puisse voir ce qu'il sortit de sa poche, mais pas assez pour pouvoir distinguer son visage, ou un élément permettant de l'identifier. Et cela inquiéta Faustine car il sortit une boîte d'allumettes. Il l'ouvrit et en sorti une petite tige de bois. Il repris la caméra dans ses mains et entra à l'intérieur de l'appartement. Tout était rempli d'immenses piles de journaux et Faustine ne voyait même pas Yülia, Màrk ou même leurs parents. Mais elle les entendait parler. Ils étaient tout près, peut-être même derrière la pile d'à côté. Faustine commençait à avoir peur. Peur de ce que le caméraman allait faire de son allumette. Peur de savoir s'il allait l'allumer. Peur de savoir comment tout cela allait finir. Mais elle ne pouvait s'empêcher de regarder l'écran, elle était comme hypnotisée. Le caméraman frotta alors son allumette contre la boîte mais rien ne se produisit. Il recommença et une petite flamme apparut alors à l'extrémité du bout de bois. L'homme qui filmait (elle était maintenant sûre que c'était un homme) tourna la caméra vers lui et se mit à sourire. On ne voyait que sa bouche. Elle était entourée d'une légère barbe de trois jours. Et il souriait. D'un rictus malsain et sadique que seul un homme aimant faire du mal aux autres peut esquisser.

    Il posa alors son allumette sur une pile de journaux et elle s'enflamma aussitôt. Le feu se propagea à la pile d'à côté, et l'incendie se mis à brûler dans trois autre piles, qui en enflammèrent deux autres, et ainsi de suite jusqu'à ce que tout l'appartement soit en train de brûler. Faustine entendait Yülia et Màrk hurler de terreur. Ils slalomaient entre les piles en feu et tombèrent alors sur le caméraman, qui les attrapa par le poignet. Il rangea la caméra dans sa poche, afin de ne pas effrayer les enfants plus qu'ils ne l'étaient déjà. Et il se mit à leur parler d'une voix mielleuse pour les rassurer.

     

    « -Venez les enfants ! Je vais vous sortir de là !

    -Non !!! Papa et maman... On ne peut pas les laisser là... Il faut les retrouver !

    -Je retournerai les chercher après ! Ils faut que vous sortiez maintenant !

    -Mais...

    -Ne discute pas Yülia ! »

     

    La petite fille fut tellement choquée de voir que l'homme connaissait son prénom que ce fut la raison qui la convainc de le suivre. Si il la connaissait, il ne devait pas être dangereux. Faustine se dit que c'était ce qu'avait pensé la petite car elle se mit à le suivre à l'extérieur de l'appartement, tout en tenant Màrk par la main. Ils dévalèrent en trombe les escaliers de l'immeuble tandis que tous les locataires faisaient de même. L'homme passa donc inaperçu parmi toutes les autres personnes affolées, qui criaient de terreur. Il sortit de l'immeuble, Màrk dans ses bras et Yülia tenant sa main.

    Il les amena en courant vers une camionnette bleue et ouvrit la portière arrière. Il fit monter les deux enfants affolés dedans et referma la porte. Il contourna le véhicule et s'engouffra à l'intérieur. Yülia le regarda, paniquée.

     

    « -Papa et maman... Il faut aller les chercher !

    -Non.

    -Mais...

    -Regarde Yülia. Regarde l'immeuble.

     

    Yülia tourna la tête vers le bâtiment et vit avec horreur que tous les étages étaient en feu et que le toit et les étages supérieurs commençaient à s'effondrer.

     

    -Les pompiers ne sont toujours pas là et l'immeuble s'effondre. C'est trop tard Yül'. »

     

    Entendre cet inconnu l'appeler par son surnom la perturba. Et l'entendre lui dire que ses parents étaient probablement morts la fit se renfermer sur elle-même. L'homme sortit la caméra de sa poche et la posa sur le siège passager et la tourna discrètement vers la banquette arrière. Faustine pouvait donc voir les enfants, enfermés dans leur mutisme.

    Yülia regardait Màrk. Le petit garçon pleurait silencieusement, en regardant ses chaussures. Sa sœur posa une main sur le bras de son petit frère et celui-ci la regarda. Les larmes ruisselaient toujours sur ses joues mais Màrk ne faisait aucun bruit.

    Faustine se trouvait devant son écran, impuissante face à ce qu'elle voyait, sachant que tout cela s'était passé il y a plus de 35 ans, et que personne n'avait probablement rien fait, ni rien vu d'ailleurs.

    Yülia regarda par la fenêtre pendant tout le trajet. Arrivés à destination, l'homme qui conduisait coupa le moteur et repris la caméra, il la tourna vers lui, de sorte à ce que l'on ne voit toujours que sa bouche. Il se mit à sourire de nouveau, avec le même rictus sadique et se mit à chuchoter pour que les enfants n'entendent pas ce qu'il allait dire. C'était d'ailleurs une très bonne chose car ce qu'il dit fut affreux à entendre. L'homme se mit à chantonner discrètement.

     

    « Maintenant ils sont à moi. Et on va bien s'amuser. Jolis joujoux, jolis joujoux. Ils sont à moi et on va jouer. On va jouer à ma façon. Et on va bien s'amuser. Jolis joujoux, jolis joujoux... »

     

    Alors c'était ça ? Il avait tout planifié. Il les avait suivis. Il avait tout filmé pour pouvoir revoir en boucle son ''exploit''. Il avait tout préparé pour enlever Màrk et Yülia. Il voulait jouer avec eux. En faire ses esclaves. Ses jouets.

    Faustine pris la télécommande, appuya sur « PAUSE » et fut prise d'un haut-le-cœur. Elle courut à la cuisine afin de rendre son petit-déjeuner dans l'évier. Elle était écœurée et regrettait d'avoir été si curieuse. Si elle avait éteint la télé et jeté la cassette avant qu'il ne soit trop tard, elle n'aurait jamais assisté à ce meurtre-kidnapping. Mais elle se dit que si elle avait éteint, Faustine n'aurait rien su et tout serait resté secret. Elle retourna s'asseoir sur le canapé du salon et hésita à remettre la vidéo en route. Elle était dégoûtée et n'osait pas voir la suite. Mais d'un autre côté, si elle ne regardait pas, tout ce qu'avait subit Yülia et Màrk resterait inconnu et il n'y aurait aucune justice.

    Elle pris donc la télécommande et appuya sur le bouton « PLAY » à contrecœur, et avec une certaine appréhension. L'homme repris la caméra et la fourra dans sa poche. Il sortit de la camionnette et ouvrit la portière arrière pour que les enfants puissent descendre. Il les emmena à l'intérieur de la maison devant laquelle ils se trouvaient et l'homme essaya de les consoler. Faustine entendait toutes les paroles mielleuses et fausses qu'il prononçait et fut écœurée. L'homme ressortit la caméra de la poche de son manteau et la posa sur la table de la cuisine. Puis il s'adressa à nouveau aux enfants.

     

    « -Je reviens. Je vais ranger ma veste. Vous restez bien sagement assis là et vous m'attendez. J'en ai pour deux secondes.

    -Oui... »

     

    Faustine pouvait voir Yülia, debout, près d'un tabouret sur lequel était assis Màrk. Le petit garçon avait arrêté de pleurer et sa sœur semblait se retenir afin de rester forte devant son frère.

    L'homme revint et ouvrit une porte, à côté de la cuisine. Elle donnait sur un escalier qui descendait à une sorte de cave. Faustine commençait réellement à avoir peur. Peur pour les enfants et peur de ce que l'homme pouvait bien avoir envie de leur faire. Peur de ce qu'il appelait « s'amuser » et « jouer ». Peur de ce qu'il comptait faire de ses « joujoux ».

     

    « -Allez venez. Suivez-moi. Je vais vous montrer votre... chambre. Vous allez habiter avec moi désormais. Je vais tout vous expliquer, en-bas. »

     

    Màrk descendit de son tabouret et Yülia pris sa main. Ils se dirigèrent vers la porte que l'homme avait ouverte et descendirent dans le sous-sol. L'homme pris alors la caméra avec lui et descendit à leur suite. Il appuya au passage sur un interrupteur et une ampoule s'alluma dans la cave. Il y avait deux matelas posés à-même le sol, un petit lavabo et deux caisses en plastique, qui devaient faire office d'armoires pour les enfants.

    L'homme leur intima de s'asseoir sur les matelas et leur expliqua les règles.

     

    « -Bon, ici c'est simple. Vous faites tout ce que je dis. Vous ne criez pas. Vous répondez quand je vous parle. Vous ne mentez pas. Vous respectez les règles que je fixe. Et le plus important : vous OUBLIEZ votre passé. FINI. AUX OUBLIETTES. ON EN PARLE PLUS. Maintenant c'est moi votre famille. VOUS OUBLIEZ MÊME VOS NOMS.

    -Mais comment on va s'appeler alors ?

    -Yülia tu t’appelleras... Attends, tiens.

     

    Il lui passa son petit carnet en cuir, le même que celui qui était dans le carton, sur la table de la cuisine de Faustine..

     

    -Note ton nom là-dedans. Yülia Stratòwski tu ne te présenteras plus jamais sous ce nom. Maintenant, quand on te demandera comment tu t'appelles, tu répondras... »

     

    La vidéo s'arrêta là. L'écran était tout noir. La vidéo était terminée. Fini le cauchemar. Quoique... Faustine se leva et alla à la cuisine. Elle pris le carnet en cuir de la petite Yülia et l'ouvrit, à la dernière date. C'était six jours après l'incendie-meurtre-kidnapping.

     

    «  28 juin 1978

     

    Màrk est mort le Vendredi 24 juin 1978. Mon nouveau papa m'a dit que c'était à cause de toute la fumée toxique qu'il avait avalée pendant l'incendie. Màrk va me manquer. D'ailleurs je ne devrais pas l'appeler comme ça. Parce que mon nouveau papa a dit qu'il s'appelait Eric. Papa et moi avons emménagé dans une vieille maison abandonnée, deux jours après la mort de Màrk. Je n'ai pu emmener que mon petit carnet et la caisse en plastique qui contenait les vieux vêtements que papa m'avait donnés. Nous vivons maintenant en France, à Loctudy. De ma fenêtre je peux voir l'océan. Depuis deux jours, papa me laisse aller dans le jardin, quand il n'y a pas trop de monde dehors. J'ai l'impression qu'il ne veut pas que les voisins nous voient. Qu'il ne veut croiser personne.

     

    Aujourd'hui un monsieur est venu me voir pendant que je jouais avec mon nouveau papa dans le jardin. Le monsieur m'a demandé comment je m'appelais. J'ai répondu « Faustine Javry. ».  ».

     

     

     

     


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