• Chapitre 8

    Samedi 23 janvier 2009, 19h37, maison de « L'homme au chapeau ».



    Cela faisait maintenant 9 heures que L'homme au chapeau avait poussé Ahénolïa dans la maison. Il ne l'avait pas installée dans la cave. Pas comme on le voit souvent dans les feuilletons policiers que regarde maman. Non, il l'a emmenée dans une des chambres, à l'étage. C'était comme s'il l'attendait, se dit Ahénolïa. Tout était prêt. Le lit était fait, il y avait des fruits sur la table de nuit et même un pyjama rose pale, plié et posé sur lit.

    L'homme au chapeau se tenait dans l'encadrement de la porte, bloquant le passage au cas où Nolie essaierait de s'enfuir. Elle se força donc à entrer et il lui intima de s'asseoir sur le lit.

    Il n'était pas resté à la maison pendant la journée mais il l'avait solidement attachée au pied d'une grand armoire impossible à déplacer pour une petite fille. Il l'avait bâillonnée de sorte qu'elle ne pouvait plus alerter les voisins, et il était parti. En revenant, il l'avait détachée et l'avait amenée dans la chambre dans laquelle elle se trouvait maintenant.

    « Nolie, la peste.

    - J'suis pas une peste.

    - Tu crois sérieusement ce que tu dis ?

    - Oui.

    - Ma pauvre Nolie, je te plains. Vraiment.

    - Je vois pas pourquoi. Et puis arrête de m'appeler Nolie. Comment tu connais ce nom ?

    - Parce que je sais tout sur toi. Nolie.

    - N'importe quoi ! J'suis sûre que c'est une blague de papa. Comme ça si j'ai peur tu lui diras et après il me traitera encore plus de lâche.

    - Peste et paranoïaque. On a de quoi faire.

    - Je suis pas une peste !

    - Arrête de crier !

    - NON ! Je veux rentrer chez moi ! Laisse-moi partir !

    - Oh, non... jamais !

    - Pourquoi tu m'as emmenée ici ?

    - Pour te faire payer.

    - Payer ?

    - Tu es une vraie peste Ahénolïa Sting, et tu vas en baver pour ça... »

    Une lueur démente se mit à briller dans ses yeux. Il allait lui faire du mal. Elle le savait très bien mais essayait de se cacher cette vérité. Elle en avait bien trop peur pour se l'avouer.

    « Au fait Nolie, bonne nuit !

    - Quoi ? Mais il n'est que... Quelle heure est-il ?

    - 19h52.

    - Il ne fait même pas nuit !

    - Et alors ? C'est moi qui fixe les règles ici.

    - Mais...

    - J'espère que tu n'as pas peur du noir...

    - Euh... N... Non...

    - Tu n'as pas l'air sûre... dit-il avec un sourire sournois.

    - J'ai pas peur !

    - OK. Donc je peux éteindre la lumière ?

    - Oui.

    - Et fermer le volet jusqu'en bas ?

    (...)

    - Alors ?

    - Oui.

    - OK. Bonne nuit, Nolie »

    L'homme au chapeau sortit une toute petite télécommande blanche de la poche arrière de son pantalon et appuya sur un bouton. Le volet commença à descendre lentement, dans un bruit de grésillements.

    « Eh, Nolie !

    - Quoi ?

    - Cherche pas, j'ai pas de veilleuse ! »

    L'homme se mit à rire et sortit de la chambre en fermant la porte. Ahénolïa entendit la clé tourner dans la serrure. Bon, OK, elle avait peur. Vraiment très, très peur. Mais elle allait s'en sortir n'est-ce pas ?

     

     N'est-ce pas ? 


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